Gail marchait à nos cotés sur le trottoir. Emma pédalait un vélo et moi j’étais assise derrière elle. Notre vélo était tout petit, proche du sol, couleur jaune métallique. Nous avions décidé de faire le tour de l’île sur ce petit vélo et à pied. Qu’importe, nous étions en février, il faisait beau, chaud, et c’était pour moi un plaisir que de faire découvrir mon pays à mes amies. On avait prévu ce voyage depuis un an.
On ne voulait pas prendre les transports en commun, car c’était bien plus drôle de marcher et d’aller à un rythme lent, tranquille, celui des vacances que nous attendions depuis si longtemps. C’était très agréable de redécouvrir le paysage avec elles, de leur parler des coutumes, des gens. On se faisait même siffler par des hommes entassés dans des bus allant à la mer. Qu’importe, nous étions heureuses de vivre ce séjour.
Et puis en arrivant au village de Palma, Gail vit un groupe d’oiseaux tournoyer dans le ciel. Des serins du Cap. Des oiseaux de taille moyenne, couleur jaune vif. Ils ne volaient pas très haut et semblaient nous suivre alors que l’on marchait. C’est devant l’église Sainte Brigitte que le spectacle devint plus impressionnant : on aurait dit une valse d’oiseaux, telle une parade amoureuse. C’était superbe. « Attends. Prends une photo, prends une photo ! ». Gail se précipita vers le groupe d’oiseaux qui se mit à voler autour d’elle. On aurait dit qu’ils dansaient. Le vélo posé à terre, Emma tenait l’appareil et la prit en photo. Alors j’allai moi aussi dans la valse d’oiseaux et Emma nous prit toutes les deux.
Je retournai ensuite vers Emma pour voir la photo. Elle me fit remarquer que j’avais une guêpe sur mon t-shirt. Une mouche jaune ! Alors je la poussai d’une main avant de m’apercevoir qu’une autre s’était infiltrée sous mon t-shirt. Je tentai de l’écraser avec ma main, et elle me piqua dans le dos, au milieu de la colonne vertébrale. Douleur intense : petite je m’étais fait surprendre et piquer plusieurs fois et à plusieurs endroits, les mouches jaunes sont des guêpes très féroces dans l’île.
Soudain je pris peur, c’était un piège. « Gail ! Sors de là ! vite ! vite ! » Gail regarda autour d’elle et réalisa qu’elle était couverte de mouches jaunes : agrippées à ses vêtements les mouches semblaient affolées par la présence des oiseaux. Elle se débâtit pour s’extraire des oiseaux et courut vers nous. Les guêpes recouvraient son corps et la piquaient partout, elle pleurait et avait très mal, elle se tordait de douleur. Même une douzaine d’oignons ne l’auraient pas apaisée. C’était un spectacle horrible. Emma était affolée et je courus arrêter un bus qui arrivait dans notre direction. Le bus s’arrêta et on plaça Gail sur le sol. Elle tremblait de douleur, rouge, sa gorge semblait se serrer, son souffle se rétracter. Gail, tentait de rester avec nous.
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