« Un coup de dés jamais n’abolira le hasard. » Stéphane Mallarmé
Sur la surface d’une table est projetée une vidéo dans laquelle je lance une poignée de coquillages, des cauris.
Je me suis intéressée à la géomancie, plus précisément à la lecture de l’avenir à travers les cauris, cet art divinatoire, qui selon le positionnement de coquillages jetés sur une surface permet de lire l’avenir. Cette lecture peut révéler une suite d’évènements probables à venir, et il en est ainsi à chaque jet. La répétition du geste, comme une machine à produire du symbolique et du sens, permet d’inscrire un moment de la destinée propre à chaque individu.
Quelle que soit la complexité de ce « jeu » ou de cette pratique divinatoire, il reste construit sur l’émergence du symbolique par l’apparition d’un fortuit qui fait sens. Plutôt qu’une expression du désordre, du hasard, cette pratique mime la parole.
Le hasard hante toutes les cultures à travers une multiplicité de pratiques et de rituels, en particulier à travers la famille des jeux et procédures faisant appel à des « aléas » organisés, pour juger, pour partager, et surtout pour prévoir l’avenir (astrologie, géomancie, haruspices…) Dans de tels « jeux » divinatoires, nous lisons aujourd’hui une simulation du hasard, et la mise en scène de bien des probabilités. Toute destinée serait donc rythmée, jalonnée d’étapes ; entre apparition et disparition, entre la vie et la mort, un temps précieux semble s’écouler.
Qui suis-je ? Que vais-je devenir ? Pourquoi ai-je si peur de l’avenir ? Sont des interrogations qui peuvent trouver des réponses dans la pratique de la géomancie. Les Dieux auraient-ils lancé le monde dont une course parfaitement fixée ?
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