Cette pièce est une réadaptation de celle de Bruce Nauman. L’œuvre One Hundred Live and Die (1984) de Bruce Nauman est emblématique à mes yeux parce qu’elle incarne parfaitement l’idée d’une vanité contemporaine. Bruce Nauman dresse les affects (Statements) de l’existence et les affiche tour à tour. Ce dispositif sans corps, et sans aucun attribut classique des vanités, rythme une combinaison des états de vie et de mort.
Par la broderie, j’opère ici une stratégie d’appropriation de ces Statements de manière plus personnelle et intime. La mécanique et le systématisme de la broderie me permettent plus aisément de les ancrer dans mon quotidien et fatalement dans une sphère intime ; petites broderies sous verre que l’on pourrait disposer chez soi là où bon nous semble. Cette réappropriation par la broderie participe également à la désacralisation de l’œuvre de Nauman : de l’installation aux néons lumineux (Nauman est un avant-gardiste dans l’utilisation de ce matériau), imposant et érigé tel un mur des consignes universelles, résulte un travail plus simple à l’échelle et à la portée d’une maison ordinaire.
Derrière ces verbes brodés, l’on peut entrevoir une forme d’ironie, une sorte de fatalité, la vanité des actions énoncées ; Fuck and…, Eat and…, Piss and…
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